Les Territoires du Nord-Ouest sont l’un des deux seuls territoires canadiens qui ont recours à un système de gouvernement de consensus plutôt qu’à un système de gouvernement fondé sur des partis politiques. Dans le gouvernement de consensus ténois, tous les députés de l’Assemblée législative se font élire comme députés indépendants. Peu de temps après l’élection, tous les députés se réunissent pour établir les priorités du gouvernement. Tout au long de leur mandat, ils continueront de se réunir en caucus où ils débattront d’égal à égal.
Les députés qui ne font pas partie du Conseil exécutif sont appelés simples députés, et forment l’opposition officieuse. Ils doivent, par les questions qu’ils posent en Chambre et dans le cadre des travaux des comités permanents, obliger le gouvernement à agir de façon transparente et responsable à l’égard des Ténois.
Comparativement au système partisan, il y a beaucoup plus de communication dans un gouvernement de consensus entre les simples députés et le Conseil exécutif. Tous les projets de loi, les principales politiques et les budgets proposés sont examinés par les comités permanents, composés par les simples députés, avant d’être présentés en Chambre. Cette façon de faire donne aux députés la possibilité de modifier et d’influencer les initiatives avant qu’elles ne soient rendues publiques, contrairement à ce qui se passe dans d’autres systèmes. Ce modus operandi a toutefois un prix pour les simples députés : ils sont souvent au courant des annonces et des problèmes avant que le public ne soit informé, mais ne peuvent en parler à leurs électeurs.
Les onze simples députés sont en position d’arbitre, puisque seuls sept députés sont élus à titre de ministres. Un Conseil exécutif qui ignore la direction privilégiée par la majorité se heurte rapidement à des problèmes. Même dans de tels cas, le gouvernement de consensus n’implique pas qu’un accord unanime est nécessaire pour que des décisions soient prises, des motions adoptées ou des lois promulguées. Une majorité simple lors d’un vote suffit.
Élection du président de l’Assemblée, du premier ministre et des ministres
Une fois élus, les députés prennent part à une rencontre de dirigeants territoriaux à l’Assemblée législative de Yellowknife. Le premier point à l’ordre du jour est l’élection du président au scrutin secret. Cette élection reflète l’importance que revêt le président : il préside l’ensemble de l’Assemblée et voit au respect des règles.
Vient ensuite l’élection du premier ministre. Les députés tiennent nombre de discussions en coulisse, ce qui permet aux candidats de mesurer le soutien dont ils jouissent avant l’élection, qui a lieu devant public depuis la 12e Assemblée. Les candidats sont nommés et disposent de 20 minutes pour présenter leur programme. On tient ensuite une courte période de questions au cours de laquelle chaque député peut interroger les candidats, avant l’organisation d’un vote au scrutin secret. Il faut parfois tenir plusieurs votes avant qu’un candidat obtienne plus de 50 % des voix.
L’élection des six autres ministres peut maintenant aller de l’avant. Encore une fois, les candidats sont nommés et présentent leur programme devant public avant le vote au scrutin secret. Après avoir rencontré son équipe de ministres, le premier ministre leur confie la direction d’un ou de plusieurs ministères.
Certains députés choisissent de ne pas accepter d’être candidats à un poste de ministre, puisqu’ils préfèrent être libres de poser des questions difficiles aux ministres en Chambre et devant les comités permanents. Ils estiment pouvoir ainsi mieux représenter leurs électeurs en tant que simples députés.
Cela se produit rarement, mais le premier ministre ou les ministres peuvent être destitués par l’adoption d’une motion de censure en Chambre. Quant à elle, la motion de blâme est une mesure moins extrême qui permet d’exercer une pression considérable sur le premier ministre ou un ministre.